Lost in translation

Entre deux conversations sur une hypothétique progéniture, le père de Poulet et moi, on s'entendait plutôt bien. On cultivait notre jardin. Entre autres.

Quand j'étais petite, je rêvais d'être vieille. Pour pouvoir rester toute la journée devant la télé, dans un gros fauteuil. A manger des gâteaux. A lire des livres d'amour à l'eau de rose. Sans s'inquiéter de rien. Maintenant, je ne suis plus aussi sûre d'avoir envie d'être vieille.

C'était un peu comme dans le film de Sofia Coppola. Sauf que je n'étais pas avec mon amoureux. Qu'il n'y avait pas un homme séduisant et drôle avec qui aller boire au bar de cet hôtel de luxe et que c'était pas à Tokyo mais à Bruxelles. En fait à part cette grande baie vitrée du grand hôtel où j'ai dormi, donnant sur un environnement urbain vertigineux, ça n'avait rien à voir avec le film. Sauf que quand même, c'est le groupe AIR qui compose la musique de ses films. Et que ces deux garçons bien corrects étaient sur une scène bruxelloise hier soir. Que le concert était un tout petit peu ennuyeux parce que les deux garçons bien élevés font une musique intéressante mais que sur scène, ils ne donnent pas grand chose. Et qu'à un moment Charlotte Gainsbourg est venue sur scène murmurer deux chansons et que là tout à coup, même s'il fallait tendre l'oreille, la salle était envahie par la grâce.